Le “Focus game”, un jeu de plateau pour comprendre les utilisateurs. Premier rdv dédié à la compréhension des enjeux et problématiques du corps enseignant.
Dans l’atrium, une heure pour repenser l’éducation
Avez-vous déjà pénétré dans un atrium gréco-romain ? Ce lieu ouvert, à la fois protecteur et vivant, où les voix résonnent et les idées circulent. C’est précisément dans cet esprit qu’un groupe s’est réuni, un soir, au cœur de Marseille, dans une cour intérieure de la Canebière. Autour d’une table : des acteurs de l’éducation. Ils ne se connaissaient pas tous. Ils allaient pourtant, en une heure, partager bien plus qu’un simple échange d’opinions.
Sur la table, un objet intrigue. Un plateau. Des cartes. Un cadre de jeu.
Son nom : Focus Game.
Un jeu conçu pour structurer la discussion, provoquer le débat, faire émerger l’essentiel. Pendant soixante minutes, un seul sujet : l’éducation. Une promesse : des échanges intenses. Une consigne tacite : tout noter, car ce qui allait émerger deviendrait la matière première de solutions futures.
Six regards, une même question
Ils étaient six ce soir-là.
Un professeur de philosophie, ancien CPE.
Un directeur d’école privée.
Un enseignant en développement informatique.
D’autres parcours encore, complémentaires, parfois opposés.
Ensemble, ils ont confronté leurs expériences, croisé leurs points de vue, questionné leurs certitudes. Rapidement, une évidence s’impose : avant de parler d’éducation, encore faut-il s’entendre sur ce que ce mot recouvre.
Le terme « éducation » n’a pas le même périmètre pour tous. Et c’est précisément cette divergence qui a enrichi les échanges. Le jeu agit alors comme un révélateur : il canalise, mais n’enferme pas. Il structure, sans figer.
Ce qui revient, encore et encore
Dès les premiers tours de jeu, certaines notions émergent avec force :
la rencontre
l’accompagnement
les émotions
le cadre
la notion de parcours et parfois de sélection
Autant de mots qui dessinent une éducation en mouvement, loin d’un modèle figé. Le rapport entre enseignants et apprenants évolue. Les générations changent. Les outils se transforment. Le contexte sociétal impose de nouvelles contraintes.
Mais une constante demeure : la relation humaine.
Elle reste le socle. Viennent ensuite la pédagogie, l’engagement du corps enseignant, la capacité à se remettre en question.
Évaluer, ajuster, expérimenter. Valoriser les initiatives nouvelles. Explorer des approches pédagogiques différentes : le rire, par exemple, comme levier d’apprentissage. Ou encore l’accompagnement des élèves dans ce qu’ils sont réellement, plutôt que dans ce qu’un système voudrait qu’ils deviennent.
Une cartographie d’insights
À l’issue de la partie, la table est couverte de mots-clés. Une matière brute, dense, précieuse.
On y retrouve notamment :
Cadre, limites, vocation, compréhension, respect, différence, ludique, mélange de cultures, arts martiaux, changement, lien, optimisme, curiosité, exigence, faiblesse, connexion des savoirs.
Autant de briques pour penser autrement.
Puis viennent les questions. Celles qui dérangent, celles qui ouvrent :
L’éducation, est-ce pour soi, pour les autres ? Comment construire la confiance ?
Comment former des citoyens éclairés ?
Comment accompagner une diversité toujours plus grande de profils ?
Le e-learning est-il une opportunité ou une menace ?
Peut-on éduquer sans projeter sa propre subjectivité ?
Comment décomplexer l’éducation, souvent perçue comme un confort réservé ?
Comment créer de nouveaux savoirs à partir de l’existant ?
Comment guider vers l’autonomie… parfois par le rire ?
Un socle pour construire la suite
Cette session de Focus Game n’apporte pas de réponses définitives. Et c’est volontaire. Elle produit mieux : une base qualitative solide, un socle d’insights sur lequel bâtir.
C’est à partir de cette matière que se dessinent les prochaines étapes : ateliers de co-création, design sprints, workshops collaboratifs. Des formats pensés pour transformer la réflexion collective en pistes concrètes, testables, évolutives.
L’éducation, ici, n’est pas figée. Elle est vivante. En construction permanente.
Et si le prochain « Focus sur… » était le vôtre ?
Un sujet à creuser. Des participants à réunir.
La discussion ne fait que commencer.
